Posté le: 2001-09-24 01:24 Fatalité réelle
Nous nous étions donné rendez-vous dans la petite salle d’accueil. Tu étais arrivé avant moi et tu avais réglé les formalités pour la chambre. Quand je suis arrivée, tu m’as reconnu et nous nous sommes envoyé un sourire avant de se faire la bise. Dans l’ascenseur déjà, nous nous regardions fixement, sans dire un mot. Des regards sans fin, que le mouvement brusque de l’ascenseur arrêté, a interrompu.
Le bruit de la clé dans la serrure; le bruit de nos coeurs dans la poitrine...
Nous voilà enfin réunis. Pour une journée. Pour un soir. Pour une nuit? Dans cette chambre d’hôtel, comme dans nos rêves...Mais dehors, le soleil brille encore et ruisselle dans cette pièce...tu fermes un peu les volets, mais le silence persiste...
Nous avions juste échangé nos photos, jamais nos voix...
Nous déposons nos sacs à dos et prenons place sur le lit. Mon coeur bat trop fort, l’entends-tu ? Je crois que oui, car tu prends ma main dans les tiennes et tu la caresses, comme pour me calmer... Tu prononces mon prénom. C’est la première fois que je l’entends être dit d’une manière si belle ! Et à mon tour, je prononce le tien, pour que tu puisses ressentir la même sensation de réconfort...
J’ai l’impression de te connaître depuis des éternités...mais là, c’est notre première rencontre. Une rencontre sans contraintes, sans accords. La seule chose qui est certaine, c’est de voir Indochine en concert, ce soir !! Et c’est grâce à notre amour pour le groupe que nous sommes ici, aujourd’hui.
Tu lâches ma main et tu te lèves. Tu mets un CD dans le lecteur de disque qui se trouve sur la commode, et les premières notes de la chanson \"Unisexe\" envahissent la petite pièce. Heureusement que tu y as pensé, parce que le silence m’aurait semblé insupportable...
Tu reviens t’asseoir à côté de moi sur le lit. Tu déposes ta main sur mes genoux. Mon coeur tremble d’émotions, pareilles à celles d’une fille attendant ses premiers gages d’attachement...
Nous ne parlons toujours pas...pourquoi parler d'ailleurs? Nous avons assez parlé et discuté les mois passés, par courrier électronique. Nous nous sommes tout écrit, tout confié...
Un élan sensuel nous prend...et nous nous laissons tomber doucement sur le lit.
Mais couchés côte à côte, nous restons là à fixer le plafond. Pourquoi sommes-nous ici ? Qui sommes-nous ? Deux inconnus pris d’une passion inexplicable ? Deux âmes unis par la complicité ?
Des heures infinies semblent voler à travers la chambre, mais Indo nous indique l’heure...\"Je n’embrasse pas\". Oh! moi si!! J’aimerai t’embrasser ! Et toi ?
Je me redresse à moitié pour me pencher sur ton visage...et dans tes yeux, je lis la réponse...Par les cheveux, tu me tires tendrement vers toi. Nos lèvres luisent d’attente dans la pénombre...Encore peu et elles vont se toucher ! Voilà qu’elles se touchent ! Oh ! l’éclair nous illumine ! Elles se tâtent, elles s’ouvrent...nos langues se confondent...nous nous échangeons, nous nous mélangeons...nous disparaissons du monde...pendant des heures...des jours...des années !!!!!! Effusion torrentielle de sang, de liquide, de muqueuse! Te voilà au coeur de mes cuisses !
En état d’ivresse dans cette alcôve réelle, nous nous conduisons au plaisir. Nos plaintes inaltérables...nos corps impétueux...le ciel s’approche !! Je suis à l’abandon de tes douceurs, de tes caresses. De partout, ta voix et ton sexe me percent. Et tu me touches le fond, de tous côtés. Les fonds de mon corps. Les fonds de mon âme. Les fonds de mon coeur.
Nous n’avons que cette journée pour nous aimer, pour nous rattraper. Pour rattraper toutes les fois que nous aurions fait l’amour, si nous nous étions rencontré, il y a des éternités...
Nous étions les démiurges de nos vies virtuelles, mais aujourd’hui nous sommes victimes de la réalité fatale...
Et demain matin, avant de nous dire au-revoir, nous seront unis à tout jamais par notre passion commune, par le sceau indochinois !
Septembre 2001
Dédié à mon Prince.
[ Ce Message a été édité par: Antigone le 2001-09-24 19:40 ]