#Methos
Habitué(e)

Inscrit: Oct 11, 2001
Messages: 29Posté le: 2002-04-11 17:59   
« Là, sous la lande, un monde de ténèbres et de souffrance
Noir comme ne l’a jamais été la nuit,
Profond comme ne le sera jamais la mer.
Entends tu son glacial appel ?
Là, sous l’arbre de science, celle que l’on croît humaine, sombre puissance
Blanche comme le cadavre elle sourie.
Affamée comme la goule reniflant la terre,
Elle se nourrie des nouveaux-nés dans leur sommeil.

Là, allongé, écoute à présent le chant des âmes
Torturé comme le martyr sur le bûché,
Creux comme le son de la cloche.
Ecoute il raconte une sordide histoire.
Là, immobile, vois tu les ombres s’agiter au tour des flammes ?
C’est pour toi qu’elles viennent danser.
Regarde les réveiller les rampants sous la roche
Leurs murmures par milliers comme un infranchissable rempart.

Là, enseveli, au milieu de cadavres, la terre te souille.
L’odeur méphitique de ta chair pourrie s’échappe de ton brun écrin
Et t’embaume de son âcre parfum, pire que la rance.
Les insectes enivrés se regroupent et, derrière le bois, grattent.
Là, le corps en décomposition, tu n’as plus l’utilité de cette dépouille.
Tout comme l’innommable dame, ces créatures ont faim ;
Elles se fraient un chemin et déjà se lancent
Soudain tu disparais sous une nuée de verres et de blattes.

Là, horrifié par cet inévitable destin, surgissent en toi les anciens démons
Fantômes du passé, croque-mitaine caché sous ta couche.
A présent tu les sais à l’abri dans les catacombes
Attendant qu’un manteau de jais recouvre la surface pour sortir à nouveau.
Là, prisonnier de ton linceul, tu voudrais émettre un son,
Hurler à en perdre la voix, mais rien ne sort de ta bouche.
Tu connais, comme tant d’autres avant toi, sous cette tombe
L’insignifiance de la vie, le froid du tombeau. »

Le froid du tombeau, Methos.